par "oui" ou par "non" et nous nous en tenons à peu près là. Nous pouvons parler de politique culturelle, de zones géographiques sensibles ou saturées, de beaucoup de choses capables d'offrir une intelligence à nos rapports, sauf de la qualité artistique estimée du projet. Je parle trop vite, je suis trop agressif. C'est fini. Tant pis. Déjà, je ne pense plus qu'à une seule chose : où vais-je trouver l'argent que je viens de perdre ici ? Derrière leurs carreaux, je sens monter dans les yeux de Sanchez une puissante haine dont je sais qu'elle ne s'effacera pas avant 2012. Il lui paraît nécessaire et légitime de faire une évaluation artistique du projet. Il est parfaitement compétent pour cela - il a d'ailleurs été nommé à ce poste pour la qualité du travail artistique qu'il a réalisé à Souci-le-Schmoll. O.K. Il fait l'évaluation artistique qui lui plaît, ce que je veux moi, c'est n'en rien savoir. Il est hors de question que je pose en sujet négociable les orientations de mon travail avec un commis de l'Etat. Car Sanchez l'oublie, parce que l'omission lui convient, ou l'ignore simplement, parce qu'il est un sot, il travaille pour l'Etat, le pouvoir, il est au service de la domination. Posant son goût personnel en évaluation officielle du travail d'une équipe artistique ou d'un artiste, depuis l'endroit où il parle, il engage insidieusement le pouvoir dans le contrôle des expressions artistiques
Jean Digne intervient, stylo dressé. L'AFAA n'est pas là pour délivrer des billets d'avion. Sa volonté est avant tout la production de sens avec les artistes. Produire du sens, voilà ce qui compte pour eux. Je dis combien je suis fatigué de ce genre de sottise. Jean Digne, qui ne lit pas les dossiers que ses employés au mieux "parcourent", croit-il donc que je le viens voir parce que je serais en déficit de sens et que j'aurais besoin de l'aide de l'Etat pour en produire ? Les choses ne sont pas ainsi. L'argent de la création est en France entièrement accaparé par le pouvoir, alors je viens chercher l'argent de la création au seul endroit où il se trouve. Cela ne fait pas automatiquement de moi un vendu. Cela ne m'engage nullement à marchander le sens de mon travail. Je viens simplement "taper dans le tiroir caisse". Je n'ai rien contre l'établissement de rapports d'intelligence relative entre nous, mais pour la seule raison qu'une apparence, au moins, d'intelligence me permettra d'arracher le maximum de fric. C'est tout. Je ne suis là que pour l'argent. Seulement l'argent. Le plus d'argent possible. Mais pour Jean Digne, et son Sanchez qui malaxe à présent mon dossier, il n'en va pas ainsi. Ah, non. Il y a une sympathie nécessaire, une amicalité de l'engagement. Et puis, il y a aussi une procédure. Si je veux être financé par l'AFAA, je dois d'abord
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