Fondation Borusan
Borusan Müzik Evi (Borusan Music House), Istanbul
11 juin - 9 octobre 2010
Avec :
GRANULAR-SYNTHESIS (Kurt Hentschläger et Ulf Langheinrich) - Modell 5
Sarah Kenderdine et Jeffrey Shaw - PLACE-Turkey
Ulf Langheinrich - LAND
Thomas McIntosh avec Emmanuel Madan et Mikko Hynninen - Ondulation
Christian Partos - Aquagraf, M.O.M. et Step-Motor Animations
Edwin Redl - MATRIX II
Commissariat : Richard Castelli (Epidemic)
La naissance des arts « plastiques » a été conditionnée à l'usage de la matière : de l'empreinte d'une main enduite de pigments ou de son négatif à partir de pigments soufflés. Cet usage a perduré jusqu'aux peintures ou sculptures les plus sophistiquées.
Si on ne tient pas compte de l'énergie humaine déployée lors de l'acte de création, la chaleur nécessaire au travail de la terre cuite et du métal ou la lumière du soleil dans les vitraux, la présence de l'énergie dans le processus artistique est minime.
ll faut attendre les jaquemarts, les automates ou les machines à spectacle pour que l'énergie sous sa forme mécanique s'intègre au processus créateur et encore s'agit-il plus là d'un support au mouvement des œuvres d'art que d'une source artistique intrinsèque.
Dans cette continuité, le siècle dernier voit avec l'art cinétique l'intégration de l'énergie dans l'art, de nouveau sous sa forme mécanique mais surtout sous sa forme la plus pure : la lumière.
Le développement des nouveaux médias n'a fait qu'accentuer cette tendance dont l'expression la plus populaire est le monde virtuel où la disparition du corps s'associe avec la disparition de la matière pour mener à la disparition de l'histoire, de l'espace et du temps.
Plusieurs artistes dont la plupart sont pourtant des plus grands maîtres des nouveaux medias n'entendent pas s'enfermer sur une unique voie aussi brillante soit-elle et c'est fort de leur expérience qu'ils n'hésitent pas à réintégrer la matière qu'elle soit solide, liquide ou gazeuse dans leur expression artistique, quitte à la confronter à la lumière ou à l'image électronique ou de la faire jouer avec. Quelques œuvres se dévoileront dans l'interstice entre la matière et la lumière, d'autres naîtront de leur friction. Pour certaines, la matière y sera lumière, pour d'autres, la lumière y sera matière.
Madde-Işik (Matière-Lumière) sera le témoin de cette nouvelle tendance où les académismes électroniques seront balayés en faveur d'une approche plus intuitive, plus physique, plus sensorielle replaçant le corps et ses sensations à la place qu'ils ne devraient pas quitter lorsqu'il est question d'art.
Richard Castelli Commissaire |