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jean michel bruyere lfks
Phase V
Phase V

Fondé sur une volonté de représenter par les nouvelles technologies “l’écrasement” du temps et des esprits, l’étouffement de ce qui sera sous le poids de ce qui est, le projet de Phase V ne peut guère évidemment prétendre à l’innovation pure sur le plan formel, sans ruiner entièrement son propos. Il est pour lui dès lors plus attirant d’étudier l’effet des moyens technologiques qu’il “met en œuvre” sur des formes et des genres préexistants et anciens.

D’entre tous, il choisit celui le plus hautement emblématique d’un art occidental classique de la représentation : l’opéra. Parce que l’opéra rassemble les trois éléments principaux de l’art scénique : musique, image et poésie, il est aussi la forme qui permettra aux concepteurs de Phase V l’exploration la plus vaste des transmutations opérées par la technologie lorsqu’employée en lieu et place des moyens d’expression traditionnels (instrumentation, chant, décors…).

Phase V sera un opéra.
Mais plus encore que dans une conformation à l’intégrité classique de la forme dite d’opéra et née en tant que telle au cours de l’année 1600 à Florence, Phase V appuiera sa conception — pour en consolider les ambitions fondamentales — sur les références mêmes du genre au moment où, avec l’Euridice de Iacopo Peri et Ottavio Rinuccini, il fut inventé. Les musiques anciennes de transe et d’extase, les fureurs bachiques, les cruautés et sauvageries qu’elles engagent, seront la source inspiratrice de Phase V.

Phase V concevra ainsi une exploration de la transe opératique originelle, une recherche des émotions primitives, par les moyens des nouvelles technologies de la création et de la reproduction des sons, des images et des signes.

Phase V sera donc un techno-préopéra.