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CaMg(CO3)2
CaMg(Co3)2
CaMg(CO3)2 © Clémentine Crochet


CaMg(CO3)2 est à la fois un film, le “salon de cinéma” qui le diffuse et l'installation (au sens plastique) en quoi la présence de ce film dans ce salon consiste. Le lieu de diffusion et le film lui-même sont ainsi indissociables. Ensemble, ils créent un troisième objet, moins simplement indentifiable ; une sorte de Panthéon des paysages, dans lequel les différents sens du mot « panorama » se trouvent confondus (le paysage original comme auto-création et suprahistoire), dans lequel l'animation vidéo, telle qu'elle submerge (et non plus immerge) son spectateur dans la splendeur terrestre, entend le conduire aux limites d'un animisme de salon. Vol à travers des montagnes (les Dolomites italiennes), CaMg(CO3)2 est une illustration de premier degré des voyages de l'esprit tels que décrits et toujours refaits par les initiés amérindiens et toungouses sous les tentes de réunion chamanique. Le voyage aérien dans les Dolomites est mis en relation avec un film tourné en studio et avec des moyens vidéo numériques plus courants (DV cam Pro). Celui-ci est inspiré d'une séquence d'un film russe de 1930 : LA TERRE d'Alexandre Dovjenko.

CaMg(CO3)2 s'inscrit dans l'ensemble des travaux de LFKs où les confrontations brutales des notions de Terre et territoires, errance et identités, indifférence et origines, brouillent le langage, troublent et interrogent de façon souvent angoissante le système des significations. L'esthétique globale du lieu, salon de voyage, lounge de transe et de ses objets pourrait être décrite comme futuro-désuette.
CaMg(CO3)2 évolue délibérément dans un univers de science-fiction déjà dépassé par le présent, sans que l'on puisse jamais se rendre certain de ce que son aspect archaïque soit bien l'effet d'une intention esthétique maîtrisée. C'est que, très critique devant l'ambition commune et souvent hystérique des arts médias à vouloir excéder leur présence par une prétention à caractériser un futur de l'humain - ambition toujours finalement et évidemment ridiculisée par l'avancée réelle du temps - LFKs, le plus souvent, introduit dans ses créations technologiques des éléments et des effets du passé, voire dépassés. La fonction de ces éléments est de gêner, de contrarier, d'un frottement réactionniste, l'agaçant effet de progrès qu'impose en lui-même le simple usage des technologies nouvelles.



Réalisation
Thierry Arredondo + Christian Axt + Claudia Becker + Florence Berthaud + Pierre Bongiovanni + Heike Borowski + Ichen Bouachraoui + Martine Brunott + Jean Michel Bruyère + Richard Castelli + Céline Dal + Florence Drachsler + Nadine Febvre + Sarah Ford + Jan Gerigk + Janet Goerner + Arne Graesse + Derek Hauffen + Petra Kaizer + Jaap Leutscher + Bernd Lintermann + Huib Nelissen + Patrick Ranchain + Rodrigo Sanz + Jeffrey Shaw + Armin Steinke + Rolf Strittmatte + Charles-Edouard De Surville + Silke Sutter + Joachim Tesch + Peter Thoma + Delphine Varas + Nikolaus Völzow + Christina Zartman + Heico Zimmer

Production
Epidemic - Paris
Zkm - Karlsruhe
LFKs - Marseille
Get Sound - Paris
avec le soutien du CECDC - Aix-En-Provence