Les neuf érections, les "parties" de chasse, sont éclatées en plusieurs espaces différents, plus ou moins distants les uns des autres, selon les possibilités offertes pas les lieux de création du spectacle.
Chaque spectateur y connaît la position d'Actéon chassant dans la forêt. Il doit faire la traque dun spectacle jamais offert à sa passivité. Il lui faut le débusquer. Chaque partie se joue sur une longue durée (plusieurs heures), en boucle ou en continu selon les cas.
Les parties ne sont hiérarchisées par aucune nécessaire chronologie dramaturgique.
Le spectateur/cynégète les peut découvrir et observer au hasard de sa traque. L'instant où il découvre chacune d'entre elles est sans incidence sur la compréhension qu'il peut en avoir.
Dissociation 3
Une "partie" finale, se déroulant dans un lieu différant en tous points des précédents, propose un langage radicalement opposé. Tandis que les premières parties utilisent le seul raisonnement, langage supérieur d'essence théologique, la dernière, elle, est consacrée à l'opération du corps, langage primaire et, ici, essentiellement pervers. Si rien n'est livré d'abord au regard, la partie finale l'attaque de sa brutalité, sa violence et sa bestialité. Elle est vouée aux spectateurs/cerfs. Elle se rapproche davantage de l'idée convenue du spectaculaire, mais utilise surtout les codes de la pornographie (la pornographie vécue comme la limite extrême basse du regard) et de la férocité (sa conséquence). Elle représente le chaos de l'oeil. Elle est un moyen de renvoyer l'homme à sa position de spectateur du monde, après qu'il ait été confronté au théâtre des pures questions veuves.
Par exemple, à Zurich, durant le festival, les premières parties de Parties de Chasse utiliseront le labyrinthe des abris antiatomiques qui quadrillent souterrainement la ville. La partie finale se déroulera dans la nuit de la grande forêt qui la surplombe.
3 écritures séparées.
Ce qui est commencé par
l'une est fini par l'autre.
Tantôt l'image induit la chose dite, tantôt l'énoncé guide la vue.
L'acte séparé du geste.
Le livret donné dans la valeur visuelle de sa mise en page.
Le corps assumant ce que
ses gestes font entendre.
L'émotion devient une lecture.