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ulf langheinrich
MOVEMENT C
movement c
MOVEMENT C © Ulf Langheinrich



Fondé sur les principes esthétiques développés dans MOVEMENT A et MOVEMENT B, le nouveau spectacle MOVEMENT C explore les incertitudes générées par la représentation d’images réelles.

Cette performance s’adresse au spectateur en tant qu’individu et non en tant que membre du public. Lorsqu’il est devant MOVEMENT C, le spectateur se concentre d’abord sur la danseuse, mais finit par en perdre conscience.

Aucun des aspects de MOVEMENT C ne vise le spectaculaire. Il a pour intention, plutôt, de faire naître une sensation subtile de dérive dans la perception du spectateur, de l’attirer en le séduisant grâce à un éclat, un calme et une profondeur esthétiques.

Le spectacle commence avec les mouvements d’une danseuse baignée de lumière et de son. Sa continuité est assurée par un flot interrompu de projections 3D et d’effets stroboscopiques. À la fin du spectacle, il ne reste plus sur scène qu’un écran vertical luminescent. MOVEMENT C est cependant moins axé sur les images effectivement projetées que sur les images projetées par l’imagination du spectateur.

Les deux champs qui constituent les principaux éléments du décor ne créent pas uniquement un environnement mais aussi le point central de la matérialité de MOVEMENT C -  deux objets isolés dans un espace sinon plongé dans le noir absolu.

Ces deux champs sont en outre séparés en tant que lieux d’action par une aire profondément obscure ; le champ cinématique à l’arrière-plan n’est en fait pas visible pendant la première partie.

L’image au sol est celle de la danseuse en chair et en os qui semble enracinée dans la scène et presque cachée dans un champ où se mêlent oscillations, respirations, pulsations et lumières intermittentes.

Il en résulte l’impression que la danseuse nage dans ce champ. Ce dernier est considéré comme le champ « réel », bien qu’il soit déjà le mélange complexe d’une vraie personne et d’une illusion de la réalité.

La répétition apparemment aléatoire et continue des mouvements chorégraphiés de l’artiste induit une dérive oscillant entre langueur et trouble alors que le spectateur observe un minimalisme incessant d’une extrême intensité. En fait, MOVEMENT C génère globalement la sensation d’une oscillation constante, étrangement agréable, comme celle que l’on ressent lorsqu’on est paisiblement allongé, touché par la fièvre et perclus de douleurs subtiles.

La dérive s’opère également de la danseuse vers le spectateur. La danseuse joue le rôle d’alter ego, de représentante du public.

Le second champ est une réflexion du premier mais entièrement virtuel. Les mouvements de la danseuse sont projetés, comme reformés - surréels mais intangibles. La danse auparavant présente dans le premier champ ne l’est plus dans cette sorte de moulage.

Sur le sol, la danseuse est déjà ancrée dans une image projetée
Sur l’écran-miroir sont projetées des images de la danseuse.

L’éclairage des deux champs de projection est soumis à des déviations et des oscillations constantes, synchrones et asynchrones.

Le son est continu et flottant, menant à une sensation permanente de perte d’orientation.

Première : 12 septembre 2012, en ouverture du Festival TRANSART, Bolzano (IT).



Concept, son, lumière, image, méta-chorégraphie : Ulf Langheinrich
Improvisation/Danse : Luo Yuebing
Assistance à la composition : Carla Chan
Logiciels : Matthias Härtig & Carla Chan
Production : Epidemic, Paris
Co-production: HELLERAU - Europäisches Zentrum der Künste, Dresde
Avec le soutien du Festival CYNETART, Dresde et de la Hong Kong City University School of Creative Media

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