Des premiers portraits de l'ancien Empire d'Egypte qui étaient exclusivement destinés aux défunts et aux dieux jusqu'aux encombrants selfies destinés à être vue par le plus grand nombre sur les médias sociaux, les portraits ont vu leur forme et leur fonction varier. Ils ont connu des périodes d'intense créativité ou de total désaffection au gré des religions et des pouvoirs en place. Cette exposition s'attache à présenter des formes de portraits qui échappe à la simple représentation graphique à travers l'utilisation de techniques d'aujourd'hui.

En 1964, Henri-Georges Clouzot le cinéaste star de l'après-guerre profite d'une carte blanche de la firme américaine Columbia pour allier un casting de stars à une expérimentation d'art cinétique sans précédent. Malheureusement, son film intitulé L'Enfer est annulé après de nombreux déboires dont la crise cardiaque du cinéaste fut le coup de grâce. En est resté 17 heures de films dont une séries de séquences axées sur le visage de Romy Schneider dont sont extraits six hologrammes multiplex qui permettent de voir son visage s'animer à nouveau au gré du déplacement du visiteur devant chacun de ces hologrammes.

En essayant de déterminer la réalité de Blanche-Neige, personnage de dessins animés connu de tous, Pilvi Takala place l'éternel dilemme qui court sur le portrait : réalisme ou licence artistique, à un niveau plus terre-à-terre ou la licence est plus d'ordre commerciale qu'artistique et elle perce à jour cette autre réalité : il ne peut y avoir qu'une seule vraie Blanche-Neige à Disneyland Paris, celle dont Disney a la propriété.

Sumito Sakakibara retrace la vie d'une femme de sa naissance jusqu'à ses derniers jours. Toutes les étapes de sa vie s'enchainent les unes dans les autres tout en étant toutes présentes simultanément sur même tableau. Un tour de force associant technique de peinture anciennes et animation virtuose.

© Richard Castelli, Commissaire