O Art Centre Sculpture Art Centre, Shanghai, Chine
15 juillet - 12 août 2007
Avec :
Jean Michel Bruyère / LFKs - Si poteris narrare, licet (EVE Interactive Cinema)
Du Zhenjun - J’efface votre trace
Dumb Type - Voyages
Granular Synthesis - Modell 5
Kurt Hentschläger - Karma / Cell
Theo Jansen - Beach Animals
Ulf Langheinrich - Perm (EVE Interactive Cinema)
Julien Maire - Digit
Christian Partos - Strip Tease, Spaarljus Jeffrey Shaw - EVE Interactive Cinema
Time's Up - Gravitron
Miguel Rothschild
- Killer Tears
Commissariat : Richard Castelli (Epidemic) et Gong Yan (O Art Centre)
"L’art n’a pas besoin de réalisme mais de vérité."
(Malevitch)
"C’est la première fois que je vois un film avec mon corps."
(Raul Ruiz, cinéaste Franco-Chilien, après avoir voyagé dans l’EVE Interactive Cinema).
Les nouveaux médias sont souvent associés
à la virtualité comme si les arts traditionnels
n’avaient rien de virtuel. Il est intéressant de remarquer
qu’au-delà de la virtualité naturelle à
toute forme d’art, les arts électroniques et les nouvelles
technologies permettent surtout une plus grande implication physique du
spectateur et de la "vérité" de
son corps.
Trois chapitres seront parcourus :
Le corps acteur ou révélateur de l’œuvre :
Dans de nombreuses œuvres de cette exposition, les visiteurs, par leur présence ou leur action, révèlent ou agissent sur l’œuvre.
Le corps vu comme l’acteur de l’œuvre, nous le vivons dans l’œuvre de Jean Michel Bruyère et celle d’Ulf Langheinrich pour l’EVE Interactive Cinema de Jeffrey Shaw où c’est le regard du visiteur qui dévoile ce qu’il veut voir du "film".
Avec J’efface votre trace de Du Zhenjun, c’est la présence même des visiteurs qui fait apparaître autant de Du Zhenjun qui se dédie à l’effacement de leur passage.
C’est en parcourant Voyages de Dumb Type et en suivant les projecteurs mobiles de cet œuvre que les visiteurs révélent une nouvelle cartographie de l’espace et du temps.
Avec Digit de Julien Maire, c’est le mouvement d’un doigt qui imprime des poésies en caractère latin ou idéogrammes chinois.
C’est avec leurs mains et plus particulièrement leur pouce que les visiteurs découvriront le film en 73 flip-books de Miguel Rothschild.
Dans le Gravitron de Time's up, c’est le déséquilibre des spectateurs qui influe sur le mouvement des corps célestes sur une grille gravitationnelle.
Richard Castelli
Commissaire
Le corps représenté dans l’œuvre :
Il est probable que la première manifestation artistique dans les grottes préhistoriques a été l’empreinte de la main de "l’artiste" suivi de son négatif en pulvérisant de la peinture sur cette même main. Ainsi le corps représenté a toujours été lié à l’Art. Les nouveaux médias n’échappent pas à cette attraction.
Outre Jean Michel Bruyère et Du Zhenjun présentés précédemment, le visiteur assistera à des représentations du corps tout à fait invues : Modell 5 de GRANULAR-SYNTHESIS, voyage spatio-temporel dans le visage d’une jeune Japonaise, voyage dans son image mais aussi dans chaque instant de son mouvement ou Karma / Cell de Kurt Hentschläger, monde peuplé d’humanoïdes en lévitation et se reproduisant comme les cellules de notre corps par scissiparité. Une autre façon de révéler la présence d’un corps est paradoxalement de révéler son absence, c’est ce que fait Christian Partos avec un Striptease où le corps invisible de la stripteaseuse génère cependant deux ombres lorsqu’il est éclairé.
L’œuvre comme un corps en fonction :
Un des artistes présentés dans cette exposition conçoit ses œuvres comme autant de créatures.
Theo Jansen applique la théorie de Darwin en laissant ses créatures se déplacer au gré du vent, se développer, se complexifier ou disparaître suivant une sorte de sélection naturelle.
Toutes ces œuvres présentées pour la première fois en Chine confirment que les nouveaux medias ne tendent pas automatiquement à s’abstraire du corps humain mais peuvent jouer avec, jusqu’à repousser les limites de notre corps comme les nouveaux medias peuvent repousser les limites de l’Art.
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