|
Dans le cadre d'une sixième collaboration avec le Festival d'Avignon, LFKs convoque la figure de François d'Assise pour une réflexion sur la pauvreté et la joie, l'humilité et la courtoisie.
La vie réelle de François d'Assise, pour ce qui peut encore en être connu (l'essentiel des traces historiques en a été effacé sur ordre papal au profit d'une fable – la « seconde vie » – mieux profitable à la continuation de l'église), fut fondée sur le refus des règles et principes sociaux en cours dans l'Europe de sa naissance (XIIe siècle).
Sa volonté de s'écarter des formes de vie établies fut si absolue qu'il refusa de dépendre de l'un des trois états du pouvoir, la noblesse dont il admirait pourtant la chevalerie et l'amour courtois, la bourgeoisie qui pourtant l'avait fait naître riche et dont il avait d'abord tant profité, l'Église dont il aimait pourtant la narration de la vie du Christ : il refusa jusqu'aux codes et pratiques de la vie solitaire et sauvage (l'ermite, le brigand, l'ensauvagement…). Il refusa même la fixité du genre, organisant pour ses frères et ses soeurs un incessant passage de la nature masculine à celle féminine et le contraire, en tant que stratégie d'échappement aux prises du pouvoir.
Par la réflexion et l'expérience qu'il mena quant à la place de l'homme et de sa société dans le monde naturel (les éléments, le paysage, les animaux…), par le renouvellement qu'il opéra des notions de fraternité et de liberté, par son refus absolu de toute forme de pouvoir de l'homme sur l'homme, LFKs voit en François d'Assise un « expérimentateur en avance » sur le discours d'Étienne de La Boétie qui est au centre du dispositif conceptuel du collectif LFKs.
Présenté du 11 au 15 juillet et du 19 au 23 juillet 2013
Salle Franchet du Lycée Saint-Joseph, dans le cadre du Festival d'Avignon (France) |